ADN Ckrystall - Minimal Electronique, Cold-Wave (depuis 77)
Pas simple de construire un dossier sur ADN’Ckrystall, un des très rares artistes toulousains des années 70 et 80 à avoir fait le choix de la musique électronique.
Je n’évoque pas là une new wave de facture classique menée par une chaîne de synthétiseurs, boites à rythmes et autres séquenceurs des années 80 mais une musique proche de l’expérimentation, jouée par un groupe, un rassemblement à structure variable de performeurs sonores conduits par Erick Moncollin, Erickrystall, maître du bruit blanc.
Erick est très inspiré par le Krautrock allemand mais aussi par la new wave de l’époque : Gary Newman, Tubeway Army ou Simple Minds. Il écoute également Brian Eno, Hawkwind, Heldon, Magma, Gong… Il a cependant une approche très personnelle de la musique électronique et ses compositions sont originales.
Il est originaire de Tarbes. Il passe plusieurs années en Allemagne puis trois nous nouvelles années à Paris. Au cours de cette dernière période, en 1977, il consacre son temps à l’expérimentation électronique, jammant à l’occasion avec Vangelis et Tim Blake. Il finit par obtenir un prototype de ce qui ne va pas tarder à devenir le Korg MS-20. Au début des années 80, il rencontre Benoit Hutin, compositeur toulousain d’habillages musicaux et sonores pour la radio et la télévision, lui-même sur le point de créer sa première société de production. Ce dernier offre à Erick de l’accueillir dans son studio pour l’enregistrement du premier album d’ADN Ckristall : Jazz Mad. Il est réalisé en quatre jours, trois pour les prises, un seul pour le mixage.
Le résultat est un assemblage de synthétiseurs poussés dans leurs derniers retranchements, de boîtes à rythmes et de vocaux qui vrillent le mental. L’album comporte six titres complexes, émaillés de nombreuses références et qui s’étirent sur les deux faces (Cocaina Vitamina, Pour L'Amour D'Un Cygne / Puckies' Power, Le Blues De La Fille Aux Jambes De Jeans, Haschisch T'Es Pas Cap!, Dragons' Caravan / Spanik Elektronik, Tam Tam Samba). La plupart sont des instrumentaux mais, lorsqu’Erick leur ajoute sa voix, il y parle d’amour, de drogues ou de science fiction. Jazz Mad paraîtra finalement en 1982 et sera chroniqué aux côtés d’autres efforts du genre et de l’époque signés de Jean-Michel Jarre ou de Klaus Schulze.
En 1984 sort le 45 « In-Edit » comportant le primo-hit du genre « Deutch Napalm ». D’autres essais suivront, dont « Museum EP », un flexi inséré en bonus dans un magazine d’art. Ce dernier est très expérimental, enregistré avec un SQ-10, un MS-20, une boîte à rythme Dr Rythm, un Kork Delta et un Revox 77. Entre 1985 et 1988, ADN’Ckristall se produit sur scène. En 1991, la cassette « La couleur du Temps » connait une diffusion très confidentielle.
De temps à autres, Erick Moncollin, toujours actif, relance son projet concept et trois albums sont sortis depuis 2005 sur le label Anna Logue Records.
ADN’Ckristall en 1984, époque du 45’ IN-Edit (Deutsch Napalm, Biba Angel) : Erick Moncollin (Claviers, Chant) / Olivier (Programmes, Console) / Gerard (Basse) / Keir-Eddine (Percussions) / Jean-Phy (Linn Drum’s)… Merci de compléter l’identification des musiciens, nom et prénom, afin que justice leur soit rendue pour leur participation.
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